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  • 28/2/2012
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Élitisme: un obstacle devant la participation populaire

robert alan dahl

Traduit par M. Rastegar

   Aujourd’hui, l’existence des élites organisées et puissantes a créé de véritables obstacles, dans les démocraties actuelles, devant la véritable participation populaire à la vie politique. Beaucoup de théoriciens contemporains, comme Robert Alan Dahl, estiment que la démocratie n’est qu’une rivalité politique parmi les différentes élites. Selon Dahl, la dictature est l’exercice du pouvoir par une minorité, tandis que la démocratie serait une polyarchie, c’est-à-dire l’exercice du pouvoir par plusieurs minorités.» (Bashiriyeh, 1995, p. 76)

Dans sa «loi d’airain de l’oligarchie», Robert Michel a décrit les différentes formes de l’État, dont la démocratie élitiste. Il estime que les sociétés sont toutes contraintes à adopter un régime où le pouvoir est exercé par une «minorité influente». Les élites contrôlent ainsi le processus de prise des décisions politiques, tout en empêchant le développement de l’égalité sociale et économique.

   Le concept classique de la démocratie majoritaire cède ainsi sa place à la démocratie élitiste. Celle-ci marginalise les libertés individuelles, la souveraineté de la majorité et le principe de l’égalité qui étaient des facteurs si chers à la démocratie classique. Pour la démocratie élitiste, la démocratie n’est qu’une méthode pour créer le leadership politique. Les pluralistes contemporains ne voient plus dans la démocratie qu’un champ d’activité et de rivalité parmi plusieurs groupes d’élites. Ils accusent les démocrates radicaux comme Jean-Jacques Rousseau d’idéalisme, car ils disaient que «la voix du peuple est la voie de Dieu » et croyaient que «la minorité a toujours tort».

 

Les partisans de la démocratie élitiste estiment qu’aujourd’hui, la démocratie n’est la souveraineté de la majorité, mais un moyen pour consulter la majorité afin de protéger les intérêts des minorités. Selon eux, les citoyens n’ont pas les connaissances requises pour s’occuper les affaires politiques, et leur rôle doit être réduit à l’approbation des décisions politiques par leur vote aux élus, au lieu d’y participer directement. Selon cette approche élitiste, la démocratie ne serait instaurée que lorsque l’État est à l’abri des revendications directes des masses. Ainsi, au XXe siècle, les théories de la démocratie s’approchèrent des tendances «anti-majoritaires».

Bahrãm Akhavãn Kãzemi

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