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  • 4/3/2012
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Chiites d’Irak: la résistance aux britanniques en Irak à partir de 1920

 

chiites d’irak

   Au cours du printemps de l’année 1920, la résistance à l’occupation britannique s’est intensifiée. Les oulémas chiites, les chefs de tribus avec la majorité des dirigeants du Moyen-Euphrate, commencent à s’insurger, armes à la main, contre les autorités britanniques, désignées comme puissance mandataire sur l’Irak avec la conférence de San Remo d’avril 1920.

Deux mois plus tard, une insurrection généralisée s’étend rapidement à l’ensemble du pays. En peu de temps, les Britanniques perdent le contrôle des régions Sud de l’Irak, tandis que les oulémas établissent un gouvernement islamique provisoire à Karbalã. Les leaders religieux chiites réclament à nouveau l’indépendance totale, c’est-à-dire un Etat irakien arabe et islamique.

   Les oulémas de Najaf, Karbalã, et Kazimayn ont un rôle dirigeant dans la mobilisation. Mais le rôle essentiel revient a l’ayatollah Shirazi, qui allait s’établir en véritable «leader de la révolution de 1920 » et qui bénéficiait, en plus du prestige dû à sa position de «marja’ a’la» (marja’ suprême), du soutien actif de l’ensemble des chiites et du respect de tous les oulémas qui reconnaissaient son autorité religieuse et politique effective 1.

   Outre la direction religieuse, militaire et politique de la révolution, le «marja’ a’la» gardait une relation directe avec les combattants 2. L’armée britannique parvint néanmoins à restaurer son contrôle sur les larges territoires qu’elle avait perdus après plusieurs mois de conflit. La formation du gouvernement provisoire, qui correspondait à la défaite de la révolution de 1920, a été accompagnée d’une vague de répression sans précédent contre les dirigeants de la rébellion. De nombreux religieux furent alors exilés.

Mais la résistance ne faiblit pas pour autant. A la mort du cheikh Al-Sharî’a Isfahani en 1920, qui avait continué à diriger l’opposition aux Britanniques et à faire campagne contre l’occupation, le mandat et la formation du gouvernement provisoire à la fois, aucun mujtahid ne semblait avoir une autorité suffisante pour assumer le rôle de «marja’ a’la ».

Notes:

1. P-J. Luizard, La formation de l’Iraq contemporain, op. cit., p.386.

2. Ibid, p.406.

Source: Barah Mikhail, La question de la Marja’iyya chiite, Paris: IRIS, 2005

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La résistance des chiites irakiens aux tentatives de domination des Britanniques avant 1920

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