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  • 5/3/2012
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Chiites d’Arabie: le Mouvement chiite islamique de la Réforme (MCIR)

mcir

   Le Mouvement chiite islamique de la Réforme (MCIR) est de loin le réseau informel saoudien chiite le plus dense et le plus populaire auprès des chiites d’Arabie. Ce qui s’explique par sa relative ancienneté (fin des années 1970) ainsi que par le nom de son leader, le cheikh al-Saffar. Mais on ne peut pour autant en déduire que celui-ci ait aujourd’hui un rôle de Marja’ en son sein.

Le MCIR a en effet évolué très vite avec le temps, et la modification de ses orientations politiques trouve une grande part d’explication dans le fait que ses dirigeants aient opté pour plus de pragmatisme aux vues de l’impossibilité qu’il y avait pour eux de constituer une force politique interne influente.

   A sa création, que l’on fait généralement remonter à l’année 1977, le MCIR, fort des arguments de son leader Saffar, aspirait à pousser les chiites saoudiens à revendiquer l’obtention de l’ensemble de leurs droits citoyens et cultuels. Soumise à des difficultés dans un premier temps, l’idée connaîtra cependant une relative ferveur avec la révolution islamique iranienne. Mais la reprise en main par les autorités saoudiennes de l’organisation politique des zones à majorité chiite poussera les cadres du MCIR à l’exil, ce qui altérera la force d’impact du mouvement. Au lendemain de la guerre du Golfe de 1991, les tractations entre le roi saoudien et différents représentants chiites permettra aux leaders de l’opposition en exil de revenir dans le pays. C’est ainsi que le cheikh al-Saffar pourra retourner dans sa ville natale de Qatif sans être inquiété par les autorités de son pays. Depuis, le pragmatisme aidant, c’est vers une action essentiellement sociale que s’est tourné le MCIR, sur le modèle des actions mises en place par le Hamas dans les Territoires palestiniens ou encore par les Frères musulmans en Egypte.

Entretien des mosquées, influence des programmes d’enseignement dans les écoles, mise en place de structures de bienfaisance, font ainsi partie des tâches principales auxquelles le MCIR va se consacrer afin de se garantir une existence qui tranche avec son caractère officieux, dû à l’absence de sa reconnaissance par les autorités.

Source: Barah Mikhail, La question de la Marja’iyya chiite, Paris: IRIS, 2005

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