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  • 1/5/2012
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Finance Islamique: quelques caractéristiques

argent

Une caractéristique des religions monothéistes

   Cette interdiction ne se limite cependant pas à la finance islamique. La plupart des religions monothéistes ont, à un moment ou à un autre, fait preuve de méfiance à l’égard des opérations avec intérêts. Ainsi, dans l’Antiquité, le prélèvement d’intérêts était considéré comme un péché par les juifs et les chrétiens. Les conventions religieuses ont ensuite mis plusieurs siècles à se développer suffisamment pour que les activités financières avec intérêts soient socialement acceptées. Dans l’histoire du judaïsme, ce processus a surtout été simplifié par le fait que les prêts avec intérêts aux non-juifs ont été autorisés, et que les chrétiens ont alors confié aux juifs la gestion de leurs finances. Pour les chrétiens, en revanche, les intérêts sont restés proscrits jusqu’à la fin du Moyen Age. Par la suite, le changement de mentalité qui s’est opéré au sein de la communauté chrétienne reposait principalement sur des réflexions fondamentales concernant la valeur vénale de l’argent.

La position critique vis-à-vis des intérêts reste néanmoins ancrée jusqu’à ce jour dans certaines législations nationales. Aux Etats-Unis, par exemple, le taux maximal admis pour les opérations de prêts est défini dans les "usury statutes", les lois sur l’usure.

Spéculation et jeux de hasard

   L’interdit de l’intérêt n’est pas la seule caractéristique qui différencie la finance islamique du secteur financier traditionnel. Les prescriptions s’appliquent également au risque, à la spéculation et aux jeux de hasard, et font la distinction entre "bons" et "mauvais" secteurs d’activité. Les règles relatives au risque et à la spéculation visent à favoriser la croissance durable des économies locales. Les origines de cet interdit touchant les commerces assimilés aux jeux de hasard remontent à la Mecque préislamique, où ces jeux très prisés portaient sur les produits agricoles.

Certains joueurs s’enrichissaient considérablement, tandis que d’autres s’endettaient massivement. Le prophète Mahomet, qui tenait beaucoup à la cohésion sociale au sein de la société islamique, s’érigea contre de telles pratiques, car elles creusaient les écarts entre riches et pauvres.

Source: Stefan Leins, Thematic Research, Crédit Suisse,12 mars 2012

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