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  • 1/5/2012
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Finance islamique: nouvelle ère de mondialisation

argent

Mobilisation de capitaux dans le monde musulman

   Cette hausse a plusieurs raisons. Tout d’abord, elle est due à l’amélioration de la transparence concernant la manière dont les sukuk sont structurés. Afin d’éviter les intérêts normalement générés sur les produits classiques du marché des capitaux, les sukuk sont généralement basés sur des structures légales et de cash-flow extrêmement complexes.

Après avoir essuyé quelques échecs, le marché islamique de la finance a soumis les conditions-cadres des sukuk à une batterie de tests et les a optimisées.

   Ensuite, la demande de sukuk a été stimulée par un nombre croissant d’investisseurs en actions musulmans qui définissaient de manière plus large leur approche religieuse des produits du marché des capitaux. Troisièmement, diverses entreprises non islamiques ont commencé à émettre des sukuks pour se procurer des capitaux dans le monde musulman. Des investisseurs musulmans peuvent ainsi acquérir des produits du marché des capitaux auprès d’établissements non islamiques. Le premier émetteur de sukuk non islamiques a été, en 2004, le land allemand de Saxe-Anhalt qui, par cet acte pionnier, a nettement élargi sa base potentielle d’investisseurs. Depuis, des entreprises comme General Electric, Hewlett-Packard ou Petronas ont également émis des sukuk. Il n’est pas étonnant que même des institutions financières établies envisagent aujourd’hui de franchir le pas. En effet, étant donné les plans d’austérité et les coupes budgétaires actuellement pratiqués aux Etats-Unis et en Europe, la mobilisation de capitaux au Proche-Orient et en Asie du Sud-Est pourrait constituer à l’avenir, pour certaines entreprises, le seul moyen de préserver leur liquidité.

Une nouvelle ère de la mondialisation?

   Depuis la fin des années 1980, le terme "mondialisation" désigne la production et la circulation à l’échelle internationale de marchandises, de services et d’idées. Alors qu’un grand nombre de biens et services continuent d’être fournis par les marchés émergents, les idées proviennent en général d’institutions politiques et financières occidentales. A cet égard, la finance islamique représente une exception de taille. Le fait que des entreprises non islamiques aient repris l’idée de la finance islamique ne correspond pas au schéma traditionnel de la mondialisation. Cette tendance est donc plutôt le signe de l’avènement d’un monde multipolaire.

A l’heure actuelle, cette évolution est incontestablement accélérée par la crise financière persistante ainsi que par la nécessité pour les entreprises occidentales de trouver de nouvelles sources de capitaux.

Source: Stefan Leins, Thematic Research, Crédit Suisse,12 mars 2012

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