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  • 6/10/2012
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Le précédent des versets sataniques

salmãn rushdie

   Revenons au plan géopolitique. L’Innocence des musulmans rappelle l’opération conduite autour des Versets sataniques. C’était en 1988, l’Iran venait de triompher seul de l’Irak, massivement soutenu par les Occidentaux. En quelques années, l’imam Khomeyni avait transformé un peuple colonisé en une nation de guerriers. Il puisait dans sa religion la force qui lui avait permis de transformer son pays et de vaincre. Pour casser cette dangereuse révolution islamique, le MI6 avaient commandé un ouvrage à l’écrivain britannique Salmãn Rushdie.

Rouhollãh Khomeyni publia immédiatement un décret religieux le condamnant à mort. La campagne s’arrêta instantanément et la condamnation, bien que maintenue, ne fut pas exécutée.

   Cette fois, Téhéran se devait de réagir avec la même promptitude. Mais il était piégé: en condamnant le film, il faisait le jeu de ceux qui font pression pour que Washington entre en guerre contre l’Iran. La solution tactique réside dans l’intervention de nouveaux protagonistes. Dans un premier temps, l’Ayatollãh Khãmenei a condamné le film en rappelant que l’ennemi, c’est le sionisme. Puis, dans un second temps, Hassan Nasrollãh, le secrétaire général du Hezbollah, s’est positionné pour prendre la tête du mouvement. À Beyrouth, dans un discours enflammé, devant une foule galvanisée, il a placé ceux qui répandent ces insultes devant leurs responsabilités. L’entrée en lice du Hezbollah modifie profondément la donne. On passe d’exactions commises par des groupuscules salafistes désordonnés, facilement manipulés par Israël, à une mise en garde par une vaste organisation structurée, disposant de cellules en ordre de bataille dans de nombreux pays. Cette fois, c’est Tel-Aviv qui est piégé: il a perdu le contrôle du mouvement de protestation qui peut à tout instant se retourner contre lui.

La réaction embarrassée du Département d’Etat

   De son côté, pour se sortir d’affaire, l’administration Obama a multiplié les déclarations apaisantes à l’intention des musulmans. Mais, avec un manque total de solidarité, elle a aussi condamné les contradictions françaises en espérant détourner ainsi vers Paris la foudre qui la frappe.

Quoi qu’il en soit, Benjamin Netanyahu ne relâche pas la pression. Il a sommé Barack Obama de tracer une ligne rouge devant les ambitions nucléaires militaires qu’il attribue aux Iraniens, et d’entrer en guerre lorsque Tel-Aviv pensera qu’ils la franchissent.

Source: Réseau Voltaire

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