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  • 3/12/2012
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Influence de la société sur le roman

dehkhodã

  Très tôt dans le siècle, les romanciers, peut-être encore sous l’influence des romans français - on peut citer l’immense succès des Misérables de Hugo, traduit dès 1909 dans la revue Bahãr - les romanciers persans observent et décrivent les problèmes que pose à la société de leur temps la question de la modernité. C’est l’époque où la ville commence à prendre son ampleur, où les techniques modernes font leur entrée dans le champ social: l’automobile, le télégraphe, la photographie, le cinéma. L’imprimerie se développe considérablement et la typographie s’installe définitivement. Le système éducatif continue sa lente transformation. Les voyages à l’étranger sont fréquents.

La plupart des auteurs des années trente quarante ont vécu en Europe pendant quelque temps (Dehkhodã, Jamãlzãdeh, Hedãyat, Alavi, Beh-Azin, …).

   La modernisation de la vie courante, l’urbanisation, le progrès des communications, l’impact du modèle étranger, contribuent à une transformation profonde des mœurs et des valeurs sociales. On peut lire les conséquences de cette crise dans de nombreux romans des années 20-40. (Mortidhã Moshfegh Kãzemi, Rabi’ Ansãri, Hejãzi, ’Abb ãs Khalili, Jahãngar Jalili, Mohammad Mas’oud (Dehãti) ou encore ’Ali Dashti. Parmi eux, Mohammad Heãzi tient un rang peut-être plus éminent.

En effet, tout en décrivant les problèmes moraux et sociaux de son temps (condition des femmes, pauvreté, ambition politique, hypocrisie sociale) et de façon plus générale l’émancipation de la classe moyenne séduite par la modernité, l’auteur sait construire des romans solides et camper des personnages vivants.

   On est loin avec lui du récit traditionnel et l’on peut mesurer le chemin parcouru par la prose littéraire persane moderne. Chez Hejãzi, tous les thèmes se croisent dans de riches intrigues qui mêlent le social, le politique et le philosophique. Kãmshãd conclut cependant par un jugement plutôt sévère sur l’œuvre du romancier dont il fait le symbole de l’échec d’un certain «romantisme persan» qui ne parvient pas à assimiler une influence occidentale ni à conserver dans sa pureté l’héritage de sa tradition. Ce jugement, si sévère soit-il, ne manque pourtant pas de justesse et pose dès les premières décennies du XXe siècle en Iran, le problème de l’hypothétique synthèse en littérature persane de la modernité et de la tradition.

Source: Teheran.ir

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