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  • 12/11/2007
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Pakistan: Musharraf rétablit le calendrier électoral, législatif avant le 9 janvier.

 

Le président Pervez Musharraf

 

   Le président du Pakistan Pervez Musharraf a rétabli dimanche le calendrier électoral en annonçant des législatives avant le 9 janvier, comme prévu avant l’état d’urgence, mais il a assuré que le maintien de cet état d’urgence était nécessaire à la bonne tenue du scrutin.

   Il a semblé ainsi faire marche arrière, après que le pouvoir eut annoncé dans la semaine que les législatives pourraient n’avoir lieu qu’à la mi-février.Le général Musharraf a affronté durant toute la semaine d’intenses pressions de la part des capitales occidentales, au premier chef de Washington dont il est l’allié-clé dans sa "guerre contre le terrorisme", mais aussi de la rue.

   Et, seconde condition posée par les Etats-Unis et l’opposition, le général Musharraf, au pouvoir depuis un coup d’Etat il y a huit ans, a réitéré sa promesse de renoncer à ses fonctions de chef des armées avant de prêter serment pour son second mandat de président.

 

"Je prêterai mon serment de président en civil", a-t-il lancé, paraissant très décontracté, au cours de sa première conférence de presse depuis l’imposition de l’état d’urgence le 3 novembre.
 

   La proclamation officielle de sa victoire, le 6 octobre, lors d’une présidentielle au suffrage indirect des assemblées nationales et provinciales sortantes, est suspendue à un jugement sur la validité de sa candidature, contestée par l’opposition. Ce jugement devrait être prononcé dans les prochains jours par une Cour suprême que l’état d’urgence lui a permis de remanier à sa guise en évinçant les juges qui lui étaient hostiles.

   "Les élections législatives et provinciales doivent avoir lieu avant le 9 janvier, je laisse le soin à la Commission électorale de fixer la date, mais je souhaite très fortement qu’elles aient lieu avant le 9 janvier", a martelé le général Musharraf.

   Ce scrutin au suffrage universel direct pour désigner le Parlement et les assemblées provinciales doit consacrer le retour de la démocratie dans cette République islamique, puissance nucléaire de 160 millions d’habitants.Le Parlement sera dissous jeudi 15 novembre comme le prévoit la Constitution et un gouvernement intérimaire expédiera les affaires courantes, a assuré le président Musharraf.

 

 

Attentat visant Benazir Bhutto de retour d’exil, commis le 18 octobre 2007 à Karachi

 

   Mais il a laissé entendre que ces élections seraient organisées sous le régime de l’état d’urgence, qui a entraîné jusqu’à présent la détention ou l’assignation à résidence de plus de 3.000 opposants.

   "Je comprends qu’elle devrait être levée mais je ne peux pas fixer de date", a-t-il asséné, invoquant la multiplication sans précédent des attentats suicide dans tout le Pakistan ces quatre derniers mois et la progression inquiétante des combattants islamistes dans le nord-ouest du pays.

 

 

Benazir Bhutto

 

   "Cet état d’urgence est nécessaire pour assurer des conditions propices aux élections", a estimé le chef de l’Etat.

   "L’armée dirige maintenant les opérations" dans le nord-ouest du pays, a-t-il indiqué, promettant une "opération militaire qui ne s’achèvera qu’avec la défaite des terroristes".

   Lorsqu’il a imposé l’état d’urgence, le général Musharraf a invoqué la recrudescence des attentats islamistes et l’ingérence de la justice dans le domaine politique.

   L’opposition et les capitales occidentales estiment qu’il s’agissait d’un prétexte pour conserver un pouvoir vacillant.Dimanche, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a qualifié de "positif" l’engagement du général Musharraf d’organiser les législatives d’ici le 9 janvier et de quitter la tête des forces armées.

 

Ces points sont "essentiels pour le retour du Pakistan sur la voie démocratique", a déclaré Mme Rice sur la chaîne de télévision américaine ABC, en appelant à la levée de l’état d’urgence "dès que possible".
 

   Même tonalité à Londres, où le Foreign Office a salué "la confirmation du calendrier électoral" comme un premier pas vers le retour à la démocratie.L’ex-Premier ministre Benazir Bhutto, qui négociait un partage du pouvoir avec le général Musharraf avant de changer de stratégie mercredi, a également qualifié de "pas positif" le rétablissement du calendrier électoral.

   Mme Bhutto se trouvait à Lahore, dans l’est du Pakistan, où elle a promis de conduire mardi une "longue marche" pour la levée de l’état d’urgence. Un responsable de la police a indiqué que 250 militants du Parti populaire du Pakistan (PPP) de Mme Bhutto avaient été arrêtés dimanche à Karachi, dans le sud du pays, où le PPP avait prévu des rassemblements contre l’état d’urgence.

Source : www.afp.com
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