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  • 2/12/2007
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Russie: coup d'envoi des législatives présentées comme un plébiscite pour Poutine

Un bureau de vote dans le village de Shor-Taiga, en Sibérie, le 1er décembre 2007

   Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à 08H00 locale (05H00 GMT) dans l'ouest de la Russie pour des législatives présentées comme un plébiscite en faveur du président Vladimir Poutine, alors que ce dernier doit quitter le Kremlin en 2008.

   A Moscou, Saint-Pétersbourg ou Smolensk, les électeurs ont commencé à se rendre aux urnes, neuf heures plus tard que dans l'Extrême-Orient russe, du fait des énormes décalages horaires dans ce qui pays qui s'étend des portes de l'Europe au Pacifique.

Les électeurs de la Péninsule du Kamtchatka, à plus de 6.000 kilomètres à l'est de Moscou, avaient été les premiers à pouvoir glisser leur bulletin dans l'urne dans ce pays couvrant 11 fuseaux horaires, du Kamtchatka à l'enclave de Kaliningrad, où le scrutin s'achèvera dimanche à 18H00 GMT.

   A Petropavlovsk-Kamchatski, à 08H00 locales dimanche (samedi 20H00 GMT) une dizaine de personnes attendant l'ouverture du bureau numéro 32 par une température de -10 degrés a été admise à voter.

   "J'ai voté pour Russie unie (le parti au pouvoir). Je suis militaire et j'ai commencé à mieux vivre ces dernières années. C'est principalement grâce à la politique de Poutine", déclare Sergeï Kavetski, 36 ans.

   Des dizaines de marins sont venus dimanche au bureau de vote à l'école numéro 1, située dans le centre de Vladivostok, la citadelle de l'Extrême-Orient russe. "Je vais voter pour Russie Unie", dit Vladimir Babikov, 19 ans. "Ils ont fait un bon travail, les choses s'améliorent partout".

Les Russes sont appelés à élire leur Parlement ce dimanche 2 décembre. Durée: 01mn34

   Pour ces législatives, les cinquièmes depuis la chute de l'URSS en 1991, quelque 109 millions d'électeurs sont appelés aux urnes afin d'élire les 450 députés de la Douma, chambre basse du Parlement russe, pour quatre ans. Les premiers résultats partiels et les premiers sondages de sortie des urnes seront publiés à partir de 18H00 GMT dimanche.

  Le parti au pouvoir, Russie Unie, dont la liste est menée par le président Vladimir Poutine, est donné grand favori avec plus de 60% des intentions de vote, selon les sondages. Seuls deux autres formations politiques semblent assurées d'être représentées au Parlement, les communistes (10 à 14% des intentions de vote) et les ultranationalistes (LDPR) de Vladimir Jirinovski (6 à 9%), la nouvelle loi électorale imposant un minimum de 7% des voix pour être élu.

   "Je crois en Poutine, il a amélioré notre vie", dit Galina Nikolaïeva, retraitée, qui a voté pour Russie Unie. "Je voudrais que Poutine reste président, mais s'il fait partie de Russie Unie, il peut toujours faire quelque chose pour nous".

Vladimir Poutine le 30 novembre 2007 à Moscou.

   Poutine, à la tête du pays depuis 2000, mais dont le destin politique demeure flou, mène la liste de Russie unie. Interdit de troisième mandat présidentiel par la constitution, il a toutefois indiqué qu'il entendait continuer à jouer un rôle politique important et a réclamé le "soutien" des électeurs.

 "   Le résultat des élections parlementaires va, sans aucun doute, donner le ton pour l'élection d'un nouveau président" en mars 2008, a-t-il déclaré cette semaine dans un court message télévisé.

   Mais même avant cela, l'ancien agent du KGB et fonctionnaire discret s'est posé en vedette incontestée de la campagne, pourfendant volontiers les ennemis de l'intérieur, ces "chacals" entraînés avec l'aide de "spécialistes occidentaux" soutenus par des "fonds étrangers".

   Malgré l'excellente cote de popularité de Vladimir Poutine, Russie Unie, redoutant avant tout une forte abstention, n'en a pas moins moins redoublé d'efforts ces derniers jours pour convaincre les électeurs de se rendre aux Urnes.

L'opposition de son côté a dénoncé "une farce" et mis en garde contre un retour à un pouvoir basé sur un parti unique comme du temps des Soviétiques. L'ancien champion du monde d'échecs et un des chefs de file de l'opposition, Garry Kasparov, a dénoncé avant le scrutin l'existence de "fraudes".

   "J'ai voté pour l'Union des forces de droite (SPS, libéral d'opposition), parce que ce n'est pas Russie Unie", dit Alexeï Goutkine, ingénieur de 42 ans, qui a été un des premiers à glisser son bulletin de vote dans l'urne à Petropavlovsk-Kamtchatski. "Russie Unie, c'est comme le retour au Parti communiste. Je me souviens bien de cette époque-là", a-t-il ajouté.

   A Washington, la Maison Blanche a également exprimé son inquiétude sur la régularité des législatives, qui ne seront surveillées que par un groupe restreint d'observateurs étrangers. La principale instance de surveillance électorale de l'OSCE, le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH), a décidé de boycotter les élections en invoquant les entraves posées par Moscou.

Quelque 450.000 policiers et militaires ont été chargés d'assurer la sécurité dans les bureaux de vote. Après le scrutin de dimanche, les Russes seront appelés à nouveau aux urnes le 2 mars pour une présidentielle où M. Poutine ne peut pas se présenter.

 

Source: www.Afp.com

 

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