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  • 3/12/2007
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La visite de Nicolas Sarkozy en Algérie très controversée

sarkozy

   La polémique déclenchée par un ministre algérien qui s’est interrogé sur les origines juives de Nicolas Sarkozy dans un interview de Cherif Abbés, publié lundi par le quotidien algérien à fort tirage el-Khabar et rapporté par le quotidien français Le Figaro, suscitait hier encore de nombreuses interrogations, à quatre jours de la visite d’État du président français en Algérie.

   Si le principe du déplacement de Nicolas Sarkozy, de lundi à mercredi, ne semble pas remis en cause, l’onde de choc provoquée par les propos incendiaires de Mohammed Cherif Abbés a ébranlé les difficiles relations franco-algériennes.

La gêne de l’Élysée s’est traduite hier par le report de 24 heures du point de presse de David Martinon, le porte-parole de Nicolas Sarkozy, censé présenter le voyage présidentiel.

   Côté algérien, le président Abdelaziz Bouteflika a appelé Nicolas Sarkozy pour lui indiquer qu’il désavouait son ministre. Les déclarations de Cherif Abbés «ne reflètent en rien la position de l’Algérie», a affirmé le chef de l’État algérien.

   L’affaire aurait pu en rester là si, à Alger, les éternels adversaires d’un rapprochement avec l’ancienne puissance coloniale n’étaient pas sortis de leur ré¬serve pour appuyer Cherif Abbés. «Nicolas Sarkozy n’est pas le bienvenu» en Algérie a asséné le secrétaire général de l’organisation des Moudjahidin (anciens combattants) Saïd Abadou, en exigeant une fois de plus la «repentance».

   «Un baiser de Sarkozy est un baiser empoisonné», a renchéri l’historien Mohammed el-Korso, dont l’association réclame la reconnaissance par la France des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata (Est) commis en mai 1945 par l’armée française et leur qualification de «crimes contre l’humanité».

   Dans son interview, le ministre algérien a également déclaré : «vous connaissez les origines du président français et ceux qui l’ont amené au pouvoir » (…) et évoqué « la nomination de Bernard Kouchner au ministère des Affaires étrangères comme le résultat d’un mouvement qui reflète l’avis des véritables architectes de l’arrivée de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif, qui a le monopole de l’industrie en France».

   "Le ralliement de personnalités de la gauche française au gouvernement de droite de Sarkozy a une profonde signification. Le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner n’a pas sauté le pas en raison de convictions personnelles, mais en raison d’une manoeuvre reflétant les convictions des véritables architectes de l’ascension de Sarkozy au pouvoir, je veux dire le lobby juif qui domine les décideurs en France."

L’incident est significatif des vieilles rancoeurs sousjacentes aux relations franco-algériennes depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962.

   La conclusion d’un traité d’amitié, envisagée un temps par Jacques Chirac, a échoué parce que Alger exigeait des excuses de la part de la France pour la colonisation. Le président français, comme son prédécesseur, s’y refuse. Tout au plus pourrait-il condamner les crimes de la colonisation comme il a condamné au Maroc les crimes du protectorat.

   Le président de la République espère rentrer en France avec plusieurs milliards d’euros de contrats, et il compte sur l’appui du président algérien à son projet d’Union méditerranéenne. De leur côté, les Algériens attendent de la France un geste en matière de circulation des personnes, c’est-à-dire une libéralisation du régime des visas.

   La pierre d’achoppement reste l’appréciation de l’histoire partagée entre les deux pays et l’impossibilité, pour des raisons politiques, d’arriver à une vision commune et lucide d’un passé qui lie encore et toujours la France et l’Algérie.

 

Source: www.Irna.ir

 

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