Mehrdad Avesta (1929-1991)
Né à Borodjerd en 1929, Mehrdad Avesta (de son vrai nom Mohammad-Réza Rahmam) fit ses études primaires et secondaires dans sa ville natale puis, à l’âge de douze ans, il se rendit à Téhéran pour poursuivre ses études et passer une maîtrise de philosophie.
Il se révéla comme poète quand il n’avait que dix ans ce qui provoqua l’étonnement de son instituteur et ses parents, versés d’ailleurs dans la poésie persane.
Il commença à enseigner dès l’âge de Vingt-quatre ans diverses matières à l’université de Téhéran : la littérature, la critique d’art, la mythologie, l’histoire de la musique... Après l’avènement de la Révolution islamique en Iran il exerça diverses fonctions administratives dont la présidence de l’université de Téhéran, Il s’éteignit dans son bureau le 7 mai 1991 lorsqu’il corrigeait les poèmes d’un jeune poète de province.
Oeuvres poétiques principales : Vin du cru, L’épopée d’Arach, Rama, Imam, une épopée pas comme les autres (prose poétique)
Ni le soleil, Ni la pluie…
Ni le soleil, Ni la pluie,
Plutôt la rigueur d’un torrent,
La tombée d’un tonnerre.
Dis donc au soleil
De se dégager du ciel de ma demeure
Car la tendresse d’aucun soleil
Le dévouement d’aucun nuage
Ne pourront plus me faire pousser dans ce désert de misère.
La terre y est pourrie
Et les racines corrompues
Et le tiède sang végétal dans ma tige
S’est tari à jamais.
Regarde mes mains,
Ces deux branches asséchées
Ces deux branches asséchées
Dépourvues de tout bourgeon.
Ô toi ! mon tendre, mon plus
Caressant soleil,
Comment caresses-tu encore l’espoir
Que fleurira la branche
Où depuis de longues et après années
N’a éclos aucun bourgeon
Ne s’est posé aucun oiseau?
Regarde mon tronc,
Ce vieux tronc sec et fléchi
Ce tronc ployé qui a sans doute oublié
Que le ciel est bleu,
Le soleil couleur d’or
Et que le nuage a de limpides pleurs curatifs.
Dis donc au soleil
De se dégager du ciel de ma demeure
Car cet arbre corrompu
Ne rajeunira plus
Par son obligeance ;
Et aucun remède ne le guérira,
Ni le soleil, ni la pluie
Tant s’en faut la rigueur d’un torrent,
La tombée d’un tonnerre.
Traduit du persan par Dr Mohammad ZIAR
Source: Revue Le Pont, N:2, printemps 2007, PP-20, 21.