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  • 7/4/2008
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Le football dans la culture populaire

   Le football, « langage universel » pour certains auteurs, génère une culture spécifique avec ses codes, son vocabulaire, ses rites initiatiques et toute sa cohorte de productions artistiques. En passant par tous les arts, le football est en effet une source d’inspiration universelle depuis plus d’un siècle.

   L’humaniste français Albert Camus, ancien gardien de but, rend d’ailleurs un vibrant hommage au football en déclarant : « Tout ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations des hommes, c’est au football que je le dois. »1

camus

  Camus aurait été le gardien de but idéal dans l’équipe de France des philosophes si cette dernière avait été conviée au Match de football pour philosophes des Monthy Python (1972). Raymond Aron aurait pu compléter cette formation, lui qui écrit deux mois avant le début de la Coupe du monde 1982 : « Ne boudons pas cette grande fête, non d’amitié, mais de compétition entre les nations par l’intermédiaire d’artistes fragiles. Une compétition soumise à des règles, contrôlées par des arbitres, n’est-ce pas, en dernière analyse, l’image de la seule réconciliation entre les peuples compatible avec la nature des collectivités et peut-être de l’homme lui même? »2

   Les chants tiennent une place importante dans la culture football. Clubs et équipes nationales génèrent des chansons dont certaines sont d’authentiques succès commerciaux, d’Allez les Verts ! de Jacques Monty en France au milieu des années 1970 aux multiples chants de clubs anglais édités à partir de 1972.

Toutefois, les supporters préfèrent généralement recycler des chants n’ayant aucun rapport avec le football. Ainsi, l’hymne emblématique des supporters est You’ll Never Walk Alone depuis 1965, et son adoption par les fans de Liverpool FC et du Celtic Glasgow.

   Ce chant fut créé pour une comédie musicale américaine sans rapport avec le football. Certains artistes, en revanche, s’inspirent directement du phénomène football. Le groupe Queen exploite ainsi cette influence dans ses titres We Will Rock You et We Are the Champions.

cinéma

   Dans le domaine du cinéma, tous les aspects du jeu ont été explorés depuis 1911 et le premier film du genre : Harry The Footballer de Lewin Fitzhamon. De la folie de certains supporters dans A mort l’arbitre de Jean-Pierre Mocky (1984, un an avant le Drame du Heysel) à la satire sociale avec Coup de tête de Jean-Jacques Annaud (1979) en passant notamment par la fresque historique avec Le Miracle de Berne (Das Wunder von Bern) de S?nke Wortmann (2003) et l’exotisme avec La Coupe (The Cup), film australo-bhoutanais de Khyentse Norbu (1999) nous racontant les aventures de deux jeunes tibétains réfugiés dans un monastère bouddhiste, qui tentent de suivre la Coupe du monde 1998 à la télévision. L’universalité du ballon rond, encore et toujours.

En littérature, Nick Hornby publie Fever Pitch en 1992 qui fait évoluer la perception du phénomène supporter par les Britanniques.

   Citons également des auteurs comme Pierre Bourgeade (Le Football, c’est la guerre poursuivie par d’autres moyens chez Gallimard en 1981) ou le plus léger René Fallet (Le Triporteur chez Denoël en 1951) sans oublier les pionniers Henry de Montherlant (1895-1972), Jean Giraudoux (1882-1944) et Albert Camus (1913-1960) qui introduisent le football dans la littérature.

Notes:   

1. cité par Jean-Yves Reuzeau et Gilles Vidal, dans l’Almanach du football, Paris, éditions méréal, 1997, p.146.

2. Raymond Aron, Confession d’un fan, dans L’Express du 9 avril 1982. Cité par Jean-François Bourg, Football Business, Paris Olivier Orban, 1986, p.245.

Source: www.wikipedia.org

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