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Au jardin des compagnons de voyage

une peinture de sohr?b sepehri

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صداي كن مرا

صداي تو خوب است

صداي تو سبزينه آن گياه عجيبي است

كه در انتهاي صميميت حزن مي رويد.

در ابعاد اين عصر خاموش

من از طعم تصنيف در متن ادراك يك كوچه تنها ترم.

بيا تا برايت بگويم چه اندازه تنهايي من بزرگ است

و تنهايي من شبيخون حجم ترا پيش بيني نمي كرد.

و خاصيت عشق اين است.

كسي نيست،

بيا زندگي را بدزديم، آن وقت

ميان دو ديدار قسمت كنيم.

بيا با هم از حالت سنگ چيزي بفهميم

بيا زودتر چيزها را ببينيم.

ببين، عقربكهاي  فواره در صفحه ساعت حوض

زمان را به گردي بدل مي كنند.

بيا آب شو مثل يك واژه در سطر خاموشي ام.

بيا ذوب كن در كف دست من جرم نوراني عشق را.

(…)

در اين كوچه هايي كه تاريك هستند

من از حاصل ضرب ترديد و كبريت مي ترسم.

من از سطح سيماني قرن مي ترسم

بيا تا نترسيم از شهرهايي كه خاك سياشان چراگاه

جرثقيل است.

مرا باز كن مثل يك در به روي هبوط گلابي دراين عصر

معراج پولاد.

مرا خواب كن زير يك شاخه دور از شب اصطحكاك

فلزات.

اگر كاشف معدن صبح آمد، صدا كن مرا.

و من، در طلوع گل ياسي از پشت انگشت هاي تو، بيدار

 خواهم شد.

و آن وقت

حكايت كن از بمب هايي كه من خواب بودم، و افتاد.

حكايت كن از گونه هايي كه من خواب بودم، و تر شد.

بگو چند مرغابي از روي دريا پريدند.

در آن گير و داري كه چرخ زره پوش از روي رؤياي

كودك گذر داشت

قناري نخ آواز خود را به پاي چه احساس

آسايشي بست.

بگو در بنادر چه اجناس معصومي از راه وارد شد.

چه علمي به موسيقي مثبت بوي باروت پي برد.

چه ادراكي از طعم مجهول نان در مذاق رسالت تراويد.

و آن وقت من، مثل ايماني از تابش « استوا » گرم،

ترا در سر آغاز يك باغ خواهم نشانيد.

une peinture de sohrab sepehri

Appelle-moi donc.

Ta voix est apaisante.

Ta voix est comme la sève verte de cette plante étrange

Qui pousse aux confins de l’intime souffrance.

Dans les replis spacieux de cette heure muette

Je suis plus seul encore que la trace isolée d’un chant

Qui goûte le vide sinueux des ruelles.

Viens que je te dise combien est vaste ma solitude.

Et cette solitude qui jamais n’aurait pu prévoir la nocturne irruption de ta présence,

Et tel est le propre de l’amour.

Il n’y a personne.

Viens, ensemble nous déroberons la vie,

Puis, entre deux revoirs, nous la partagerons.

Viens, nous tâcherons de comprendre quelque chose au sens de la pierre

Et après, nous nous en irons au plus vite à la découverte des choses.

Regarde les aiguilles du jet d’eau

Pulvériser le temps sur le cadran du bassin.

Viens te fondre comme un mot dans la ligne de mon silence.

Viens fondre dans la paume de ma main l’astre étincelant de l’amour.

(...)

Dans ces rues pleines de ténèbres

J’ai peur de l’inquiétante conjonction du doute et de la flamme.

J’ai peur des surfaces de béton qui alourdissent notre siècle.

Viens pour que je n’aie plus peur des villes

Où le sol noir sert de pâture aux grues.

En ce siècle d’assomption de l’acier,

Fais que s’ouvre pour moi l’espace où tombent les fruits,

Abrite-moi sous un branchage,

Loin de la collision ténébreuse des métaux.

Si devait arriver le découvreur des mines matinales

N’oublie point de m’en avertir.

Je m’éveillerai quand éclora l’aube des jasmins derrière les gestes de tes doigts.

Et alors

Raconte-moi l’histoire des bombes qui tombèrent pendant que je dormais,

Et des joues que mouilla la rosée pendant que je dormais,

Et combien de canards s’envolèrent au-dessus des mers.

En ces heures tumultueuses où les chenilles des blindés

Traversaient les rêves des enfants,

Dis-moi au pied de quel refuge

Le canari attacha le fil jaune de son chant.

Quelles sont ces marchandises innocentes qui atteignirent nos ports,

Et qui comprit jamais la musique positive de l’odeur de la poudre à feu,

Et quel goût sécréta l’arôme inconnu du pain

Dans le palais des prophètes?

Et animé d’une foi aussi rutilante que le feu de l’Equateur,

Je te ferai asseoir sur le seuil d’un jardin.

 

Source: SEPEHRI. Sohrãb, Traduit en français par Daryush Shãyegãn, Oasis d’émeraude, éd. Hermes, Téhéran, 2005, PP.39-43.

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