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  • 15/8/2009
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Le calendrier islamique (4)

le rayonnement solaire

L’astronome et le calendrier

   Le calendrier lunaire basé sur le calcul astronomique était déjà un outil hautement performant du temps des Babyloniens (XVIIIe siècle av. J.-C.). Le mois lunaire débute au moment de la «conjonction» mensuelle, quand la Lune se trouve située sur une ligne droite entre la Terre et le Soleil. Le mois est défini comme la durée moyenne d’une rotation de la Lune autour de la Terre (29,53 j environ).La lunaison varie au sein d’une plage dont les limites sont de 29. 27 j au solstice d’été et de 29.84 j au solstice d’hiver, donnant, pour l’année de 12 mois, une durée moyenne de 354,37 j. L’astronome babylonien Kidinnu (IVe siècle av. J.-C.?), très connu pour ses travaux astronomiques, a calculé la durée du mois synodique comme égale à 29j, 12h 44 mn 3,3 s, alors que la valeur admise aujourd’hui est de 29j, 12h 44mn 2,8 s, soit environ une demi seconde d’écart.

Les astronomes ont posé, depuis des millénaires, la convention que des mois de 30 j et de 29 j se succédaient en alternance, ce qui permettait de faire correspondre la durée de rotation de la Lune sur deux mois consécutifs à un nombre de jours entiers (59), laissant à peine un petit écart mensuel de 44 mn environ, qui se cumulait pour atteindre 24 h (soit l’équivalent d’un jour) en 2,73 ans. Pour solder cet écart, il suffisait d’ajouter un jour au dernier mois de l’année, tous les trois ans environ, de la même manière qu’on ajoute un jour tous les quatre ans au calendrier grégorien. Les années dites «abondantes» du calendrier islamique, d’une durée de 355 j chacune, sont au nombre de 11 dans un cycle de 30 ans (années n° 2, 5, 7, 10, 13, 16, 18, 21, 24, 26 et 29), alors que les années dites «communes», d’une durée de 354 j, sont au nombre de 19.

   Dans l’Arabie préislamique, les Bédouins utilisaient un calendrier lunaire basé sur une année de 12 mois. Mais ils avaient pris l’habitude, depuis l’an 412, de leur adjoindre un 13è mois mobile, (dont le concept avait été emprunté au calendrier israélite), dans le but de faire correspondre le mois du hajj à la saison d’automne. Ces ajustements ayant fait l’objet de grands abus, le Coran les a réprimés en fixant à douze le nombre de mois d’une année et en interdisant l’intercalation du 13è mois. Mais il ne fournit aucune autre indication d’ordre méthodologique concernant la confection du calendrier lunaire, et ne fait aucune référence au calcul astronomique.

les saisons

  Les Bédouins étaient habitués à observer la position des étoiles, de nuit, pour se guider dans leurs déplacements à travers le désert, et à observer l’apparition de la nouvelle lune pour connaître le début des mois. Quand ils interrogèrent Mahomet sur la procédure à suivre pour déterminer le début et la fin du mois de jeûne, il leur recommanda de commencer le jeûne du mois du Ramadhãn avec l’observation de la naissance de la nouvelle lune [au soir du 29e jour du mois] et d’arrêter le jeûne avec la naissance de la nouvelle lune (du mois de Shawwãl). « Si le croissant n’est pas visible (à cause des nuages) comptez jusqu’à 30 j.».  La recommandation confortait dans ses habitudes ancestrales une communauté qui ne savait ni écrire ni compter et qui n’avait pas d’accès, de toutes façons, à d’autres méthodes de suivi des mois.

Or, le croissant lunaire ne devient généralement visible que quelques 15 à 18 h après la conjonction, et sujet à l’existence de conditions favorables résultant de facteurs tels que le nombre d’heures écoulées depuis la conjonction; les positions relatives du Soleil, du croissant lunaire et de l’observateur; l’altitude de la lune au coucher du soleil; le lieu où l’on procède à l’observation; l’angle formé avec le soleil au moment du coucher; les conditions d’observation (pollution, humidité, température de l’air, altitude); la limite de détection de l’œil humain; etc.

   Selon les mois et les saisons, les conditions favorables d’observation de la nouvelle lune seront réunies en des sites différents du globe terrestre. Des astronomes musulmans de renom, des temps médiévaux, tels que Ibn Tãriq (VIIIe siècle), Al-Khawarizmi (780?-863), Al-Battani (850-929), Al-Birūni (973-1048), Tabari (XIe siècle), Ibn Yunus (XIe siècle), Nassir Al-Din Al-Toussi (1258-1274 ?), etc. ont contribué de manière importante, pendant plusieurs siècles, au développement des connaissances théoriques et appliquées dans le domaine de l’astronomie. Ils ont accordé un intérêt particulier à l’étude des critères de visibilité de la nouvelle lune, dans le but de développer des techniques de prédiction fiables du début d’un nouveau mois.

Le ’alem et le calendrier

   Le Coran n’interdit pas l’usage du calcul astronomique. Mais, le consensus des oulémas s’est forgé solidement, pendant 14 siècles, autour du rejet du calcul, à part quelques juristes isolés, dans les premiers siècles de l’ère islamique, qui prônèrent l’utilisation du calcul pour déterminer le début des mois lunaires.  Sur le plan institutionnel, seule la dynastie (Chi’ite) des Fatimides, en Egypte, a utilisé un calendrier basé sur le calcul, entre les Xe siècle et XIIe siècle, avant qu’il ne tombe dans l’oubli à la suite d’un changement de régime.

la mosquée d’al-azhar, vestige du califat fatimide

   De nombreux ulémas soulignent, de plus, que le calendrier basé sur le calcul décompte les jours du nouveau mois à partir de la conjonction, laquelle précède d’un jour ou deux l’observation visuelle de la nouvelle lune. S’il était utilisé, le calendrier basé sur le calcul ferait commencer et s’achever le mois de Ramadhãn, et célébrer toutes les fêtes et occasions religieuses, en avance d’un jour ou deux par rapport aux dates qui découlent de l’application du hadith de Mahomet, ce qui ne serait pas acceptable du point de vue de la charia.

L’Arabie saoudite utilise, depuis de nombreuses années, une procédure basée sur le calcul pour établir un calendrier annuel utilisé à des fins administratives. Elle tient compte des horaires de coucher du soleil et de la lune aux coordonnées de La Mecque, le soir du 29è j de chaque mois. Le coucher du soleil avant la lune indique le début du nouveau mois. Dans le cas inverse, le mois en cours aura une durée de 30 j.

   Des études, de plus en plus nombreuses, réalisées par des astronomes musulmans au cours des dernières années, démontrent par ailleurs que les débuts de mois décrétés dans les pays Islamiques sur une période de plusieurs décennies étaient souvent erronés, pour les raisons les plus diverses. Il est clair, de ce point de vue, que lorsque le mois basé sur l’observation de la nouvelle lune débute en des jours différents dans des pays islamiques différents, un seul début de mois basé sur ce critère peut être considéré comme fondé sur le plan astronomique, tous les autres étant erronés.

Sources:

Fr.wikipedia.org

Oumma.com

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