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  • 6/10/2008
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Un mini-sommet européen pour mettre fin au chacun pour soi

Par Emmanuel Jarry Reuters - Samedi 4 octobre

   Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Gordon Brown et Silvio Berlusconi tiennent samedi après-midi un sommet de crise à l’Elysée pour tenter de mettre fin au chacun pour soi européen face à la crise financière internationale.

La nécessité d’une position commune s’impose d’autant plus au président français et aux chefs de gouvernement allemand, britannique et italien que le Congrès des Etats-Unis a fini par adopter le plan Paulson de sauvetage du système bancaire et financier américain, à 700 milliards de dollars.

   Le début de la réunion est prévu à 16h30 (14h30 GMT). Les présidents de la Commission européenne, de l’Eurogroupe et de la Banque centrale européenne, José Manuel Barroso, Jean-Claude Juncker et Jean-Claude Trichet, y participeront également.

   Cette réunion sera suivie par un dîner de travail, auquel se joindra le Premier ministre français, François Fillon.

    Nicolas Sarkozy, président en exercice du Conseil européen et organisateur de ce G4+3, aura reçu à 13h00 (11h00 GMT) le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, pour évoquer la réponse européenne à la crise.

le premier ministre françois fillon

   Les dirigeants européens ont longtemps minimisé l’impact de la crise financière américaine sur l’Union européenne. Ils sont désormais contraints de reconnaître que l’Europe n’est pas épargnée. Quitte à dramatiser.

"Le monde est au bord du gouffre par la faute d’un système irresponsable", a déclaré vendredi François Fillon.

   Les Etats européens ont commencé à réagir, le plus souvent en ordre dispersé, et à secourir des établissements en péril, comme Dexia, Fortis, Bradford & Bingley ou Hypo Real Estate.

   L’Irlande a pour sa part décidé de garantir les dépôts et les dettes de six grandes banques irlandaises pendant deux ans à hauteur de 400 milliards d’euros, au risque de déstabiliser des banques européennes concurrentes.

   Les quatre membres européens du G8 vont donc s’efforcer de mettre fin à cette cacophonie et devraient proposer, a minima, une meilleure coordination des réponses apportées par chacun des pays de l’UE à la tourmente financière actuelle.

LA FINLANDE DENONCE UNE "MAUVAISE IDEE"

   Nicolas Sarkozy rappellera "qu’il n’y aura de sortie de cette crise que collective", a déclaré vendredi François Fillon.

    Selon le Premier ministre, il proposera par ailleurs à l’Europe "de sécuriser ses systèmes bancaires, de dégeler le crédit et de coordonner sa stratégie économique et monétaire".

   Il ne faut cependant pas attendre de ce sommet un plan Paulson à l’européenne, dit-on à l’Elysée : "Ce n’est pas du tout l’objet. Aucun Etat européen n’est prêt à ça."

nicolas sarkozy quitte la place beauvau

   De fait, l’Allemagne a tué dans l’oeuf toute idée de créer un fonds européen de 300 milliards d’euros évoquée mercredi par une source gouvernementale européenne et attribuée à la France.

   Une fois de plus, la clef du résultat de cette réunion semble être entre les mains de la chancelière allemande et dépendre de la capacité de Nicolas Sarkozy à surmonter les divergences entre Paris et Berlin.

   Gordon Brown vient pour sa part à Paris fort de sa réconciliation avec son rival Peter Mandelson, qu’il a convaincu de quitter ses fonctions de commissaire européen au Commerce pour devenir ministre du Commerce et des Entreprises.

   L’entrée au gouvernement britannique de ce fervent avocat du libre échange n’est pas forcément une bonne nouvelle pour le président français, qui a maintes fois croisé le fer avec lui.

   Quelle que soit l’issue du sommet de l’Elysée, il restera à convaincre les autres membres de l’UE. Or, avant même la tenue de ce sommet, la Finlande en a critiqué le caractère restreint.

"C’est à mon avis une très mauvaise idée", a déclaré samedi le ministre finlandais des Finances Jyrki Katainen.

"Nous sommes tous dans le même bateau", a-t-il ajouté. "La Finlande, la Suède et tous les pays de l’UE devraient être dans la même position en tant que décideurs. Est-ce que le message de la réunion sera : ’Nous sont tombés d’accord sur ceci et il faut que l’acceptiez ?’ Espérons que non !"

   Nicolas Sarkozy a pour sa part adressé dès vendredi un courrier à tous les membres du Conseil européen pour leur lancer un appel à un "effort intense de coordination" et souhaiter que les 27 décident les 15 et 16 octobre des mesures concrètes "propres à favoriser le retour à la confiance".

Edité par Sophie Louet

Source: fr.news.yahoo.com

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