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  • 30/12/2010
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Le passager

automne

Laisse la porte ouverte à tous, qu’un autre tente

De rallumer à l’âtre où le feu s’est éteint

La broussaille épineuse et la pomme de pin;

Leur cendre fut jadis une flamme vivante.

Tu as passé le seuil que fuit ta vie errante;

Ne te retourne pas vers le passé; ta main,

De ta lampe penchée, éclairerait en vain

L’obscur sommeil qui clôt sa face sans attente.

Les larmes de l’amour ont pleuré l’heure morte;

Emporte seulement sous ton manteau, emporte

Le grand coq familier qui réveillait vos yeux;

Respire. L’air salin a gonflé ta poitrine!

Et son chant saluera demain sous d’autres cieux

La matinale mer et l’aurore marine.

Henri de Régnier

 

Source: Fr.wikisource.org

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