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  • 30/12/2010
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Dédicace

nature

Tu poursuis, en chantant, dans la glaise et l’argile,

Pour lui rendre à jamais la forme où tu le vois

Qui rôde en ta pensée et s’esquive à ta voix,

Un fantôme furtif qui fuit ton pouce agile.

La figure s’ébauche indécise et fragile,

Dans la terre féconde où la cherchent tes doigts,

Car encore secret et visible parfois

Le sourire est déjà dans la matière vile.

Parfois une déesse éclot de tes mains fraîches…

Puis tu fouilles le sol du tranchant de ta bêche

Jusqu’à ce que l’airain ait rencontré l’airain,

Et la glèbe, souvent, que ton labeur entaille

Te livre, intact au bronze ou fruste en la médaille,

Quelque dieu toujours jeune et longtemps souterrain.

Henri de Régnier

 

Source: Fr.wikisource.org

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