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  • 16/3/2010
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L’étape de l’enfance (2)

اللهم صل علي محمد و آل محمد

   L’Imam Al-Sãdiq (p) laisse percevoir six phases de l’étape de la première enfance, dans lesquelles on devine comment se dessinent les courbes du développement mental de l’enfant:

«Lorsque l’enfant atteint l’âge de trois ans, on lui répète sept fois la formule "Lã Ilãha Illãllãh" (il n’y a de Dieu qu’Allãh), et on le laisse jusqu’à ce qu’il ait trois ans, sept mois et vingt jours, où on lui dit sept fois: "Mohammadan Rassûl-Ullãh" (Mohammad est le Messager d’Allãh -P-). On le laisse encore jusqu’à ce qu’il complète les quatre ans pour lui dire sept fois: "Allãhumma çalli ‘Alã Mohammadin Wa Ale Mohammad" (Ô Allãh! Prie sur Mohammad et sur les membres de la Famille de Mohammad). Puis on le laisse jusqu’à ce qu’il achève ses cinq ans où on lui demande: "Laquelle est ta main droite et laquelle est ta main gauche?". S’il répond correctement, on doit l’orienter vers la direction de la Qiblah (la direction de la Mecque), et on lui dit: "Prosterne-toi". Puis on le laisse jusqu’à ce qu’il vienne au terme de ses six ans, où on lui apprend comment prier, comment s’agenouiller et comment se prosterner et ce jusqu’à l’âge de sept ans. Lorsqu’il aura complété ses sept ans, on lui dit: "Lave-toi le visage et les (paumes des) mains". S’il le fait, on lui dit: "Fais la prière", et ce jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de neuf ans, où on lui apprend à faire la Prière et l’ablution (Wudhû’), tout en prévoyant, le cas échéant, une punition corporelle, s’il les néglige».1

   Comme on peut le constater, ce texte nous révèle non seulement l’importance (relative) de l’apprentissage élémentaire pendant la première étape de l’enfance, mais aussi, et de là sa valeur éducationnelle, les phases du développement mental de l’enfant, jusqu’à l’âge de neuf ans, c’est-à-dire jusqu’à la première phase de la seconde étape, alors que la psychologie infantile tâtonne encore 2 dans leur définition, et présente des hypothèses divergentes et contradictoires quant à leur distinction quantitative et qualitative précise.

faire la prière

   Peut-être la première chose qui se signale à l’esprit du lecteur concernant le processus de l’apprentissage dans ce texte est-il le choix pédagogique du "vocabulaire" utilisé (glorification d’Allãh) et de "l’acte" demandé (les gestes de la prière) à l’enfant. On remarque ainsi, que le texte a recouru au langage et à l’acte cultuels, c’est-à-dire langage et acte qui se rapportent au concept de culte (lequel constitue le but céleste de l’existence de l’homme), et plus précisément à l’une de ses principales applications: la prière et ses préliminaires (l’ablution).

   La deuxième remarque est que le texte néglige la période antérieure à l’âge de trois ans, et fixe cet âge comme début de l’apprentissage, ce qui laisse deviner que les trois premières années de la vie de l’enfant ne sont pas réceptives à l’entraînement pédagogique qui nécessite une plus grande aptitude mentale, dont le développement commence au terme de la troisième année.

   Les études laïques font référence au processus du transfert de l’enfant de l’étape dite de la "perception" à l’étape de la "perception symbolique" ou imaginative. Mais leurs expériences dans ce domaine aboutissent à des conclusions divergentes quant à l’évaluation du volume de l’étape du transfert. En revanche, la législation islamique a tranché la question en fixant le début de l’apprentissage symbolique à l’âge de trois ans accomplis, où elle nous demande de commencer à entraîner l’enfant à la formule: «Il n’y a de Dieu qu’Allãh». Or, lorsque nous méditons cette formule, nous constatons qu’elle requiert une sorte de "pensée symbolique", imaginative ou conceptuelle, en ce sens que l’enfant commence à cet âge à dépasser l’étape de la perception vers celle de la "perception symbolique" ou en d’autres termes, la formule «Il n’y a de Dieu qu’Allãh», enseignée à l’enfant, signifie que l’esprit de celui-ci commence à dépasser les phénomènes sensibles (ce qu’il entend, voit et touche qui l’entourent vers la "perception" de certaines "relations" entre les phénomènes perceptibles sur le plan de la localisation, et certaines notions temporelles, telles que le "présent" de l’enfant et sa relation avec le "futur" de ses expériences, c’est-à-dire des expériences semblables à celles qu’il a vécues et dont il prévoit l’occurrence future.

   La perception de telles relations est incarnée clairement par la formule «Il n’y a de Dieu qu’Allãh», étant donné qu’elle relie entre des entités ou des exemples sensibles que l’enfant a perçus dans ces expériences passées, et une existence dont il n’a pas l’expérience, mais qui est non perceptible (non sensible).

le prophète mohammad

   Avec l’écoulement des mois, des semaines et des jours, c’est-à-dire après 230 jours, l’enfant semble atteindre une nouvelle phase de développement mental, de sorte que sa perception symbolique de phénomènes lui permette de percevoir la relation entre «Allãh» et «Mohammad est le Messager d’Allãh». C’est du moins ce qui ressort clairement de la recommandation islamique précitée: «et on le laisse jusqu’à ce qu’il ait trois ans, sept mois et vingt jours, où on lui dit sept fois: "Mohammad (P) est le Messager d’Allãh"».

   Il est clair que la perception symbolique accuse un développement certain, lorsque l’enfant, après avoir appris "Allãh", parvient à établir une relation entre ce concept et le concept "Le Messager d’Allãh": car ici il commence à relier deux phénomènes fondés sur une même base: le "symbole", la "conception", ou l’"imagination", alors que sa perception au cours de la phase précédente reposait sur une relation entre deux phénomènes différents: l’un "sensible", en l’occurrence ses expériences des trois années écoulées, l’autre "abstrait", en l’occurrence le concept "Allãh" auquel on sensibilise son esprit. En d’autres termes les deux parties de la perception (ou les deux termes de la relation) pendant la première phase étaient (sensible-abstrait), alors qu’elles sont (abstrait-abstrait), dans la seconde phase, puisque le mot "Allãh" est abstrait de même que le mot "Mohammad" en tant que "Messager" et non en tant qu’une personne, bien entendu, étant donné que le concept "message" n’est pas encore familier à l’esprit de l’enfant.

   Puis s’ensuit la troisième phase du développement mental de l’enfant après 130 jours, c’est-à-dire lorsqu’il aura atteint l’âge de quatre ans accomplis, où la législation Islamique nous demande de l’entraîner à la formule: «Ô mon Dieu! Prie sur Mohammad et les membres de la Famille de Mohammad». Cette nouvelle phase de développement marque une croissance notable dans la perception symbolique de l’enfant, dans la mesure où on constate la disparition du lien entre le mot "Allãh" et le mot "Mohammad" lien établi dans la phase précédente par la formule «Mohammad est le Messager d’Allãh», ce qui signifie que l’on crée pour l’enfant l’occasion de pratiquer une perception indépendante, en l’occurrence «la prière sur Mohammad....» abstraction faite de sa qualité de Messager de Dieu. Autrement dit, dans cette nouvelle phase de la perception, l’enfant réagit à un concept indépendant et non à un concept nécessitant la perception de la relation entre deux phénomènes.

Récapitulons pour mieux clarifier ce qui précède avant d’aborder la quatrième phase du développement mental de l’enfant dans la première étape de sa croissance:

- La première phase du développement consistait à établir dans l’esprit de l’enfant une relation entre un monde "sensible", son monde à lui, et un monde "abstrait", le nouveau monde, (Allãh).

- Dans la deuxième phase il s’agissait d’établir une relation dans l’esprit de l’enfant entre ce nouveau monde (Allãh) dont il avait acquis une expérience relative ou avec lequel il a fait vaguement connaissance, et un autre nouveau monde : «le Prophète est le messager d’Allãh».

- La troisième phase, visait à atteindre un nouveau développement de perception, en supprimant radicalement l’ancienne relation établie entre (Alllãh et le messager) et en percevant la personnalité de Mohammad d’une façon indépendante, sans représentation des deux parties de cette ancienne relation.

   Arrive ensuite une nouvelle phase de développement de la perception avec l’âge de cinq ans accomplis. Il est à noter que dans cette phase le développement de la perception n’est pas uniforme pour tous les enfants et peut varier d’un enfant à l’autre. Les recherches laïques elles aussi ont conclu à l’existence de cette différence entre les enfants concernant leur développement mental et leur aptitude à l’apprentissage pendant cette phase. L’âge où cette différence apparaît varie entre cinq ans et six ans, mais l’âge de six ans constitue pour la plupart des enfants la phase décisive du développement mental, âge auquel commence généralement leur scolarisation. Toutefois, certains enfants semblent aptes à être scolarisés à l’âge de cinq ans, de l’avis même d’un bon nombre de psychologues et de pédagogues.

Notes:

1. Wassã’il Al-Chî’ah, Bãbe 82, Hadith 3: "Les Statuts des enfants".

2. Cette étude a été réalisée au début des années 1980 (NdT).

Source: Bostani.com

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