Le jardin mouillé
A petit bruit et peu à peu,
Sur le jardin frais et dormant,
Feuille à feuille, la pluie éveille
L’arbre poudreux qu’elle verdit;
Au mur on dirait que la treille
S’étire d’un geste engourdi.
L’herbe frémit, le gravier tiède
Crépite et l’on croirait, là-bas,
Entendre sur le sable et l’herbe
Comme d’imperceptibles pas.
Le jardin chuchote et tressaille,
Furtif et confidentiel;
L’averse semble maille à maille
Tisser la terre avec le ciel.
Henri de Régnier
Source: Fr.wikisource.org
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