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  • 7/10/2008
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EDUCATION DES ENFANTS (7): RAISON ET SENTIMENT

l’amour un enfant

   Les sentiments font partie de la nature innée de l’être humain et naissent très tôt chez l’enfant, dès son plus jeune âge. La différence du sentiment avec la raison produit des comportements en conséquence. La raison évalue le pour et le contre d’une action, établit froidement une argumentation puis donne un avis motivé concernant un point particulier, alors que le sentiment ne se soucie pas de l’argumentation, l’écarte pour préférer un comportement sentimental, fondé sur l’amour et l’affection, mû par une force vivante.

mère
 L’amour de la mère pour son enfant l’habite toute entière, si bien que le moindre mal atteignant son enfant l’affectera immédiatement, sans qu’elle évalue ou réfléchisse à cet amour, qui est naturel.

    L’amoureux, quel qu’il soit, ne comprend pas l’argumentation rationnelle, il aime et cet amour constitue une vérité plus forte pour lui que toute sorte d’argumentation. Alors que le sentiment est froid et calculé, le sentiment génère amitié et inimitié, chaleur humaine et désagrément. L’être humain domine le monde extérieur grâce à la raison, mais le carburant de tout mouvement se trouve dans les sentiments, qui dirigent la personne vers la bonne action ou la mauvaise. Tout bienfait, toute violence, toute guerre, toute sacrifice naît du sentiment. Sans doute, la raison et le sentiment sont deux facteurs indépendants et importants du bonheur dans la vie.

imam ali b. ebu talib

(Certes Dieu ordonne la justice et la bienfaisance

(Sourate Les abeilles, verset 90)

ان الله يأمربالعدل و الاحسان (سورة النحل آية 90)

   La justice provient de la raison alors que la bienfaisance provient du sentiment. Si la raison domine, sans que les sentiments ne s’expriment, la société devient froide et sans vie, les valeurs d’amitié, de beauté morale, les plaisirs psychologiques attachés à cette douceur de vivre manquent cruellement. Si une société est dominée par le sentiment, rapidement, le désordre prévaudra, laissant la place à l’insécurité, devenant un lieu insupportable et hors de contrôle, délivré qu’il est aux puissances sauvages de la passion. Alors que la raison ordonne justice et ordre, le sentiment ordonne bienfaisance et miséricorde. Un homme riche et violent qui viendrait à voler les autres et à utiliser leurs biens d’une part, et une femme veuve aveugle et mère de plusieurs enfants ayant trouvé refuge chez la propriété inhabitée d’autrui, recevront le même jugement au nom de la justice, qui leur ordonnera pareillement de quitter les lieux et de rendre le bien en question, mais la bienfaisance, elle, poussera les gens à aider la mère des enfants sans-abri. Une société équilibrée se forme quand elle sait utiliser à bon escient ces deux qualités nécessaires à toute organisation sociale, raison et sentiment.

   La science naît de la raison et permet le progrès, préparant l’humain à avancer et lui autorisant le bonheur. Mais il n’est pas question, dans la science, de sentiment ou de bienfaisance, seulement de logique et d’argumentation. Une personne hospitalisée aura beau être sous surveillance médicalisée assistée par les meilleurs spécialistes et les appareils les plus sophistiqués, le rôle des visites des proches, de l’épouse, des enfants, des parents et l’attention particulière de l’infirmière sera aussi efficace et aura un rôle non moins important. Le malade cherchera toujours des yeux la porte, dans l’espoir de voir le visage avenant et connu d’un proche ou d’une infirmière.

imam sadiq

   La théorie sociale islamique a donc pris en compte ces besoins naturels, comme le montre le procès-verbal suivant. On rapporte de l’Imam Sadiq paix sur lui:

"Les habitants d’une contrée seront toujours redevables de la présence de trois personnes dans l’administration de ce monde et de l’au-delà et s’ils venaient à en manquer, ils seraient réduits à l’état animal: le jurisconsulte savant et pieux, le chef bien disposé à leur égard et obéi par eux, enfin le toubib intelligent et digne de confiance"

 (Tuhaf al-’uqul, p.321)

قال الصادق عليه السلام : لا يستغني اهل بلد عن ثلثة يفزع اليه في امر دنياهم و آخرتهم فان عدموا ذلك كانوا همجا: فقيه عالم ورع، و امير خير مطاع و طبيب بصير ثقة.

   Par ailleurs, nombre d’actions valent de part leur portée sentimentale, sans aucun lien avec une rationalité quelconque comme la visite des malades.On rapporte d’Ali ibn Abi Talib paix sur lui:

"La visite des malades fait partie des meilleures actions charitables"

(Ghurar al-hikam, p.663)

عن علي بن آبي طالب عليه السلام : "من احسن الحسنات عيادة المريض"

   D’ailleurs, le sentiment ne connaît point les frontières habituellement distribuées par des considérations d’ordre administratif, jurisprudentiel ou social.

muhammad-an rassoul-ul-lah

   Ainsi, le saint Prophète de l’Islam paix sur lui et sa famille, allait régulièrement visiter les malades, qu’ils soient musulmans, chrétiens ou juifs:

On rapporte d’Ali paix sur lui que "le saint prophète rendait visite au malade juif "

(Mustadrak al-wasa’il, t.1, p.83)

عن علي عليه السلام: ان النبي صلى الله عليه وآله عاد يهوديا في مرضه.
imam ali

   Pour parfaire la visite, l’Islam préconise de prendre la main du malade ou de poser la sienne sur son front, ce qui montre que l’affection complète l’acte et l’intention qui la préside. On rapporte de Ali ibn Abi Talib paix sur lui:

"La visite est complète lorsque l’on pose sa main sur celle du malade ou sur son front"

(Mustadrak al-wasa’il, t.1, p.83).

عن علي عليه السلام : "من تمام العيادة ان تضع العايد احدى يديه على يدي المريض او على جبهته"

   On voit bien que l’acte de bienfaisance s’accompagne d’une assurance donnée par la personne au malade, de compassion et d’empathie, à travers l’échange et le toucher procurés par la poignée de main.

   On rappellera utilement que cette politesse a été pratiquée par des gens qui détenait la plus haute autorité politique de l’administration islamique, à savoir le saint Prophète de l’islam paix sur lui et sa famille. Où trouve t-on de nos jours une telle empathie désintéressée pour l’administré, à l’écart des caméras et des éditorialistes thuriféraires.

Source: FALSAFI, L’enfant selon la génétique et l’éducation, Téhéran: Bureau de la publication de la culture islamique. Téhéran

 

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