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Chapitre 9: les jeux

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Chapitre 12: questions diverses...

Chapitre 13: les questions...

Chapitre 14: les règles de...

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Chapitre 33: le pas de porte

Chapitre 34: le cautionnement

Chapitre 35: le gage

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Chapitre 44: le testament

Chapitre 45: l’usurpation

Chapitre 46: le séquestre

Chapitre 47: la Mudhãraba

Chapitre 48: les activités...

Chapitre 49: l’argent public, les...

Chapitre 50: le Waqf

Le principe de conformité, est ce qui définit le rapport du non-savant au savant. La connaissance est la clé de toute compréhension des préceptes divins. En effet, d’une part, il est bien connu de ceux qui ont une connaissance élémentaire de la doctrine (Al-Fiqh), que le saint Coran et la tradition du prophète Mohammad (paix et bénédiction de Dieu sur lui et sa famille), (ou Sunna) représentent les deux fondements ultimes: la tradition prophétique s’appuie sur le texte Coranique: elle peut le confirmer (Sunna Muqarrira), l’interpréter (Sunna Mufassira), ou être source de préceptes qui ne figurent pas explicitement dans le texte Coranique (Sunna Munchi’a). Toutefois, tout n’est pas explicitement dit dans ces deux sources. Un Hadiths rapporte que l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui et sa famille) aurait donné acte à Mu’adh Bin-Jabal, lorsque ce dernier a posé l’Ijtihãd comme troisième source de l’application des préceptes divins.
L’Ijtihãd est l’effort d’interprétation qui permet d’adapter les préceptes énoncés par les deux premières sources, dans un contexte nouveau. Il permet d’élaborer des règles plus précises et plus adaptées, afin d’appliquer le précepte général à la diversité infinie des situations particulières. En cela, il permet de s’adapter à ce qui est nouveau, mais ne représente pas cette innovation que l’on appelle «Bid’a», et qui consiste à remettre en cause les préceptes fondamentaux du coran et de la Sunna.
L’obéissance ne peut-être aveugle: elle se doit d’être fondée sur la connaissance, des principes et des règles de dérivation. C’est pourquoi, le religieux est nécessairement un savant (’Alim). Ce dernier terme est celui qui définit le mieux les religieux, en Islam. Il reste que, dans la hiérarchie des savoirs, la science religieuse (’Ilm Al-Dîn) se situe au-delà des sciences empiriques, dites également instrumentales.
La science religieuse étant complexe et multiple, il est fait une distinction entre la science de la parole, divine (’Ilm Al-kalãm) et la connaissance des règles de droit délimitant la frontière ente le licite et l’illicite. Cette dernière est appelée du nom de Fiqh. Le verbe Faqaha désigne une faculté englobant la connaissance rationnelle et la connaissance du cœur. Pris en un sens plus restrictif le Fiqh désigne cette «doctrine du droit», par opposition à la «doctrine de la morale». Il s’agit, dans la science religieuse, de deux domaines distincts, dont chacun a ses propres règles. Le domaine de la moralité dépasse celui du droit (Fiqh), et va jusqu’à englober des exigences qui ne sont pas enfermées dans les limites de ce dernier.
Le Fiqh explicite les règles qui établissent la distinction entre le licite et l’illicite. C’est en ce sens que nous pouvons la définir comme étant la «doctrine du droit», pour la distinguer de la «doctrine» générale ou «’Aqida». Pour simplifier le vocabulaire dans un ouvrage qui n’aborde que la «doctrine du droit», nous utilisons le terme «doctrine», et désignons le Faqih comme étant un «docteur». Les termes de savant (’Al im) et docteur (Faqih), ne coïncident pas, même si, très souvent, le ’Alim est également Faqih.
Le terme de Mujtahid est plus spécifique: ce dernier est celui qui interprète les sources fondamentales (Coran et Hadiths) afin d’en adapter les principes aux situations nouvelles. Le Mujtahid élucide, développe les règles de «droit» spécifique, permettant aux croyants de reconnaître la distinction entre ce qui est licite et ce qui est illicite. Son œuvre consiste, non seulement à reconnaître de grandes règles et des principes méthodologiques, mais à statuer sur les plus petits détails de la vie quotidienne.
Il reste à rendre compte de la spécificité du travail d’authentification des Hadiths dans la doctrine Chi’ite duodécimaine (que nous désignerons par permettant d’adapter les préceptes divins à la diversité des situations. Toutefois, deux éléments essentiels distinguent la doctrine Chi’ite:
a- tout d’abord, l’ljtihãd est une pratique continue d’élaboration. Le Mujtahid vivant a la possibilité d’élaborer de nouvelles règles, en se fondant sur les mêmes sources et n’est pas tenu de se référer à une doctrine élaborée par les Mujtahids passés.
b- le croyant a l’obligation de suivre en priorité le Mujtahid vivant, lequel a un pouvoir d’interprétation assez important.
Si, pour connaître et appliquer les préceptes divins, il faut connaître la doctrine et pratiquer l’ljtihãd, alors qu’en est-il de ceux qui ont une connaissance, incomplète de ces préceptes? Il leur faut suivre un Mujtahid, c’est à dire, se conformer à son interprétation des règles: c’est le principe de conformité (Taqlid).
a- le croyant doit choisir un Mujtahid auquel il sera tenu de se conformer. En ce sens, l’on admet la pluralité des interprétations, mais on exige une certaine cohérence: une fois le Mujtahid choisi, il faut se conformer à son interprétation.
b- le Mujtahid doit répondre à d’autres critères que celui de la connaissance: il se doit d’être juste, c’est à dire accomplir ses obligations et s’abstenir de ce qui est illicite.
c- le Mujtahid Chi’ite est souvent reconnu par son «guide pratique», au sein duquel figurent les réponses aux diverses questions que l’on se pose en ce qui concerne l’application des préceptes divins, et la distinction du licite de l’illicite. Le guide pratique représente un ensemble de réponses et de préceptes qui ne sont pas nécessairement justifiés par la référence aux sources, car il s’agit d’une œuvre simplifiée à destination de cette grande majorité de croyants qui n’ont pas les moyens de connaître la démarche méthodologique et l’ensemble des sources.
Toutefois, là où les Ijtihãds sont multiples, certains Mujtahids considèrent qu’une chose est simplement recommandée, là où d’autres la considèrent comme obligatoire. Inversement, un acte reconnu comme simplement blâmable (Makrûh), ou peut-être comme autorisé (Mubãh) par certains, est illicite (Harãm), pour d’autres. Cette situation est source d’incertitude pour le croyant qui ne connaît pas les règles de déduction qui ont permis de définir un acte comme illicite ou comme simplement blâmable. C’est pourquoi, un autre principe est propre à la doctrine Chi’ite, celui de la précaution (Ihtiyãt). Il s’agit du principe, en vertu duquel, le croyant envisage ces diverses possibilités, et adopte, en conséquent, l’attitude la plus prudente, qui consiste à éviter un acte qui pourrait être illicite, lorsque certains le considèrent simplement comme licite ou comme blâmable.
En ce qui concerne le principe de précaution, il est nécessaire d’effectuer deux types de distinctions. La première est celle entre la précaution obligatoire (Ihtiyãt Wujûbãn) et la précaution facultative ou recommandée (Ihtiyãt Istihbãbãn). La seconde est celle entre la précaution telle que la suggère une interprétation doctrinale à laquelle on décide de se conformer, d’une part, et celle adoptée, par le croyant de sa propre initiative, lorsqu’il est dans l’incertitude au sujet de la licéité d’un acte donné.
Enfin, les obligations et interdits de la doctrine s’adressent à la catégorie des croyants qui est assujettie aux obligations religieuses (Mukallaf): l’enfant ne l’est pas, car il n’a pas la faculté de discernement; l’aliéné ne l’est plus, parce qu’il l’a perdue. C’est pourquoi, la doctrine détermine un âge où l’on devient assujetti à ces obligations (l’âge du Taklif). Le présent texte s’adresse essentiellement à l’obligé (assujetti, pour certaines traductions), et utilise le terme Mukallaf à la place de croyant. C’est pourquoi, ce terme est le plus souvent absent du texte français, car il est sous-entendu par l’ensemble du texte que l’obligation de faire ou de s’abstenir s’applique à l’obligé (celui qui a atteint l’âge des obligations religieuses).