Le terme quint est la traduction du terme arabe «Khums», qui représente le cinquième d’un bien acquis. Le quint représente une obligation pécuniaire qui incombe au croyant dans des conditions définies par un seul verset Coranique. Le verset 41 de la Sourate Al-Anfãl, en énonce le principe. Dans le contexte des guerres qui ont débuté dès la 18ème année de la révélation, ce qui est acquis des ennemis lors de l’épreuve de force est appelé «Ghanimat», alors que ce qui est cédé par la négociation est appelé «Fay». Le verset cité fait obligation aux croyants de s’acquitter du cinquième de la Ghanimat au profit «de Dieu, du prophète, des proches, des orphelins, des nécessiteux et des passants dans le besoin». Il reste que le verbe «Ghanimat», est demeuré objet de controverse dans la doctrine: les principales sources des écoles Sunnites donnent à ce verbe un sens restrictif et ne l’étendent pas au-delà des situations de guerre et de conflits avec l’agresseur. A l’opposé, les écoles Chi’ites donnent à ce verbe une bien plus grande extension: «Ghanimat» devient coextensif à gagner. Le thème du quint demeure marginal dans les doctrines Sunnites, dès lors que sa source, à savoir, la «Ghanimat» entendue comme gain issu de la guerre n’est plus adaptée à l’époque actuelle, ou, du moins n’a existé, dans l’histoire qu’en marge de l’organisation de la société, en tant que source exceptionnelle. C’est pourquoi la plupart des ouvrages de la doctrine négligent ce thème. Si, par exemple, l’on se réfère à l’ouvrage encyclopédique de Al- Jaziri, aucun chapitre n’y est consacré, et l’on ne trouve que peu de phrases évoquant le sujet, alors même qu’un titre entier est consacré à la Zakãt. Or, l’on s’aperçoit que le présent ouvrage lui consacre un chapitre constitué de deux cents questions et réponses, sans évoquer une seule fois les situations de guerre. La raison en est cette définition extensive du verbe «Ghanimat», qui inclut toute forme de gain. La doctrine Chi’ite, notamment les texte de Al- Tussi, définissent «Ghanimat» comme étant, non seulement ce qui est acquis pendant la guerre (et qui n’intéresse pas les contemporains), mais aussi les richesses naturelles explorées, et dont l’exploration entraîne un enrichissement de la personne, les gains provenant de l’activité commerciale (mais aussi de toute activité lucrative), ainsi que d’autre formes de gains. Partant, le quint n’est plus un prélèvement d’exception, car il s’intégré dans l’organisation sociale et économique de la société musulmane, et il s’agit de rendre intelligibles les avis formulés à ce sujet, par l’Ayatollãh Khãmenei.Trois questions doivent être élucidées à ce sujet: • sur quels types de gains le quint doit-il être perçu? • comment le calculer? • à qui le redistribuer? |