Le Verset 41 de la Sourate Al-Anfãl, donne une énumération des bénéficiaires du quint (ou cinquième): il s’agit de Dieu, de son prophète, des proches, des orphelins, des nécessiteux et des voyageurs dans le besoin. Ce verset, ainsi que les hadiths relatif aux pratiques de redistribution du vivant du Prophète Mohammad (paix et bénédiction de Dieu sur lui et sa famille), ont donné, lieu à un sérieux débat doctrinal. A qui reviennent les deux premières parts, en l’absence du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui et sa famille)? Abou Hanifa, considère que les trois premières parts n’ont plus de raison d’être: 1. la première n est pas considérée comme une réelle part, car elle ne fait qu’introduire et bénir la redistribution: ce qui est donné dans la bonne cause est donné à Dieu. 2. la seconde est devenue caduque avec le décès du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui et sa famille.) 3. la troisième l’est devenue, car sa redistribution aux membres de la famille Hãchémite était une pratique liée du vivant du Prophète. Le principe d’égalité des croyants devant prévaloir, par la suite. 4. les seuls ayants droit restants sont, pour Abou Hanifa, l’orphelin, le nécessiteux, et le voyageur dans le besoin. La doctrine Chi’ite se situe à l’antipode de cette interprétation, et considère qu’aucune des trois premières parts ne sont caduques. Les trois premières parts (celle revenant à Dieu, au Prophète et aux proches) reviennent de droit à l’Imam. Ce dernier, guide historique légitime de la communauté des croyants, poursuit l’œuvre de Dieu et de son Prophète. (Al-Tussi, Al-Tehrãni.) En l’absence de l’Imam, et dans l’attente du douzième Imam occulté, cette part revient aux savants qui guident la communauté, et leur affectation doit se faire conformément à l’orientation qu’en aurait donnée l’Imam historique. Parmi les exemples d’affectation de la «part de l’Imam», les docteurs citent: 1. les dépenses en vue de promouvoir l’Islam et de le défendre. 2. les dépenses faites en vue de venir en aide aux pauvres et aux nécessiteux de la communauté Chi’ite, notamment en cas de catastrophe naturelle. 3. les dépenses faites en vue de subvenir aux besoins des savants et docteurs de la communauté et d’assurer leur autonomie financière. 4. les dépenses faites en vue de construire et d’entretenir les édifices religieux. En ce qui concerne les trois dernières parts, elles sont attribuées aux descendants de la famille du Prophète, (les Bani Hãchim et les Bani Muttalib), définis comme Sada (Sing, Sayyid), et concerne les pauvres et nécessiteux de cette descendance. Il s’agit de la part des Sada. Le titre de Sayyid est acquis par la filiation patrilinéaire, ce qu’explique l’Ayatollãh Khãmenei, dans ses réponses. Cela n’empêche pas les personnes descendant de cette famille par filiation matrilinéaire d’être considérés comme (les enfants du Prophète). |